Carême, chemin de conversion

Méditation par Mgr Francesco Follo

Prémisse

Au début du carême le prêtre impose les cendres à tous ceux qui viennent à la messe. Ce rite des cendres sur la tête ou sur le front des fidèles a une triple signification. Premièrement, il rappelle la fragilité et la faiblesse de l’homme, façonné avec la poussière du sol. Deuxièmement, il est le signe extérieur de celui qui se repent de ses mauvaises actions et décide de prendre un nouveau chemin pour aller vers le Seigneur. Troisièmement, il indique que notre pauvre personne est le fruit d’une Rencontre « cuisante ». Le chrétien passe dans le feu ardent de l’Amour du sauveur, et devient, oui, de la « cendre », mais une cendre purificatrice et féconde pour le monde, une cendre d’où sort la chaleur du Créateur.

Le carême n’est donc pas seulement « souffrance » d’avoir commis des péchés, n’est pas seulement « effort » ascétique pour affiner les facultés de l’esprit, mais « redécouvrir » que « nous avons reçu gratuitement et donnons gratuitement aux autres ».

« Le carême nous aide à comprendre d’une manière singulière que la vie est rachetée en lui. Par le Saint-Esprit, il renouvelle notre vie et nous rend participants de la vie même de Dieu qui nous introduit dans son intimité et nous fait goûter son amour pour nous » (Saint Jean Paul II).

Le carême est un chemin qui conduit vers une destination sûre : la Pâque de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort.

Le carême est aussi « temps de miséricorde qui nous adresse un appel pressant à la conversion : le chrétien est appelé à revenir à Dieu « de tout son cœur » (Jl 2,12), pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Jésus est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, car même lorsque nous péchons, il attend patiemment notre retour à Lui et, par cette attente, il manifeste sa volonté de pardon » (Pape François, Message pour le Carême 2017).

  • De la miséricorde à la miséricorde

Il est important de rappeler que la perfection de notre condition de chrétien ne se réalise pas si nous disons « nous avons tout abandonné », mais si nous disons au Christ : « Nous avons tout abandonné et T’avons suivi ».  L’Église nous apprend à suivre Jésus en nous faisant passer chaque année par le mercredi des cendres, le carême et la semaine sainte. Durant cette marche, nos cœurs se purifient et la joie de Pâques n’apparaît donc pas à des personnes aveuglées par les incrustations du péché mais à des personnes ouvertes à Lui, notre vie, que nous pouvons voir parce que « les cœurs purs voient Dieu » (Mt 5,8).

Les juifs sortirent autrefois de l’esclavage de l’Égypte et mirent quarante ans pour arriver à la Terre Promise, nous – chaque année – nous progressons dans notre marche de carême, car obtenir la victoire sur nous-même consiste à quitter l’Égypte de notre péché pour vivre uniquement dans l’amour du Christ et pour le Christ. Aidés par le jeûne, par la prière et par l’aumône durant le carême nous vivons l’expérience particulière de la miséricorde de Dieu qui « efface, lave et purifie » (Ps 50, 3-4) nous pécheurs et nous transforme en une créature nouvelle avec un esprit, une langue, des lèvres, un cœur, transfigurés (cf. Id vv 14-19). C’est avec un cœur pur comme celui des enfants qu’en cette période de Pâques nous pourrons comprendre et vivre l’antienne d’ouverture du dimanche de la miséricorde : « Comme des enfants nouveaux nés ont soif du lait qui les nourrit, soyez avides du lait pur de la Parole, afin qu’il vous fasse grandir pour le salut ». Ce dimanche, que l’on appelait jadis in Albis[1], on l’appelle aujourd’hui dimanche de la miséricorde[2]. Saint Jean Paul II en décida ainsi en s’inspirant de sainte Faustine Kowalska, qui avait écrit : « Nos péchés seraient-ils noirs comme la nuit, la Miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère. Une seule chose est nécessaire : que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son cœur … Dieu fera le reste … Tout commence par la miséricorde de Dieu et se termine par Sa miséricorde ».

  • Le carême : temps de miséricorde et chemin de conversion.

Le Carême est un moment spécial de miséricorde qui dure quarante jours. L’Église nous demande de le vivre comme un cheminement spirituel de conversion pour bien nous préparer à Pâques. Il s’agit essentiellement de suivre Jésus qui se dirige résolument vers la Croix, point d’orgue de sa mission de salut et la clef qui ouvre à la Résurrection.

Le carême est un chemin de miséricorde reçu et partagé, non seulement parce qu’on fait ce qui nous est conseillé de faire en cette période – prière, jeûne et aumône – mais parce que ces actes nous enracinent en Dieu, nous convertissent à Lui avec un cœur contrit et un corps mortifié. En effet, s’il est vrai que c’est le cœur de pierre de l’homme qui veut le mal, il est vrai aussi que, souvent, son corps l’aide à le commettre. D’un autre côté, nous êtres humains, nous sommes faits de l’un et de l’autre, et devons unir les deux dans l’hommage que nous rendons à Dieu. Le corps participera ou aux joies de l’éternité ou aux tourments de l’enfer. Il n’y a donc pas de vie chrétienne complète, ni d’expiation valable, si dans l’une et dans l’autre le corps ne s’associe pas à l’âme.

Rappelons naturellement que le principe de la vraie pénitence est dans le cœur. L’évangile nous l’enseigne en nous parlant du fils prodigue, de la pécheresse, de Zachée le publicain et de saint Pierre. Il faut donc que le cœur abandonne à jamais le péché, que celui-ci provoque en lui une souffrance profonde, qu’il le déteste et fuit les occasions.

Pour indiquer cette disposition du cœur, la Bible utilise un mot qui est entré dans le langage chrétien et décrit très bien l’état de la personne humaine sincèrement repentie de ses péchés : C’est la Conversion. Pendant le carême, nous sommes invités à nous exercer dans la pénitence du cœur et à la considérer comme le fondement essentiel de tous les actes propres à cette sainte période. Mais cette conversion resterait illusoire si on n’ajoutait pas l’hommage du corps aux sentiments intérieurs qu’elle inspire. Le Sauveur, sur la montagne, ne se contente pas de pleurer sur nos péchés : il les expie en souffrant de tout son corps ; et l’Église, son infaillible interprète, nous prévient que la pénitence de notre cœur ne sera pas accueillie, si nous ne l’accompagnons pas de la stricte observance de l’abstinence et du jeûne.

  • Carême : pèlerinage vers et avec le Christ, source de miséricorde.

Le carême est une période privilégiée, avec laquelle l’Église nous conduit vers Celui qui est la source de la miséricorde. C’est un pèlerinage où Lui-même nous accompagne à travers le désert de notre pauvreté, nous soutenant dans notre marche vers la joie vivante de Pâques. Mais ce cheminement n’est pas sans épreuves, et c’est pourquoi la liturgie du premier dimanche de Pâques nous fait méditer sur les tentations que le Christ affronta dans le désert.

Comme Moïse, comme le peuple d’Israël, Jésus a lui aussi sa traversée du désert pour mettre à l’épreuve sa fidélité, pour donner des bases solides à sa propre action.

Mais alors que le peuple d’Israël dans le désert n’a pas su résister à la fatigue et à la tentation et a plusieurs fois manqué de fidélité à Dieu, Jésus, Lui, surmonte les trois tentations : celle du pain (Comment parler de Dieu à ceux qui ont tout en abondance ? Comment parler de Dieu à ceux qui ressentent la faim ?), celle du prestige (prestige de la science, de l’argent, d’une conduite morale irrépréhensible, de faire bonne figure, du nom, de l’honneur), celle du pouvoir (là où deux personnes se rencontrent, ressort une relation de pouvoir).

Ces épreuves sont maquillées en promesse, pour détacher le Fils du Père. Par trois fois, le diable dit à Jésus : « Si tu es le Fils de Dieu, fais… » Et par trois fois, Lui, il répond : « Mon Père ». Fidèle à l’amour du Père le Christ résiste aux trois formes d’une seule et même tentation : celle d’une vie construite de façon autonome comme celle du premier Adam (« vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal … ») et une vie de confidence et obéissance à Dieu, celle du second Adam. Jésus dit ici : « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte », et au Gethsémani il dira : « Que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Lc 22,42).

Imitons Jésus dans cet amour au Père et ce chemin se transformera en marche derrière Lui, le Rédempteur. Pour marcher à sa suite, nous avons l’exemple de personnages évangéliques que saint Grégoire de Nazianze décrit ainsi :

« Si tu es pareil à Simon de Cyrène, prends la croix et suis Le Christ.

Si tu es pareil au voleur suspendu à la croix, fait comme le bon voleur et reconnaît ton Dieu avec honnêteté, qui t’attendait dans l’épreuve. Il a été compté avec les pécheurs pour toi et pour ton péché, et pour que tu deviennes juste pour lui.

Si tu es pareil à Joseph d’Arimathie, réclame le corps à celui qui l’a crucifié, prends ce corps et fait ainsi tienne l’expiation du monde.

Si tu es pareil à Nicodème, l’adorateur nocturne de Dieu, enterre son corps et oint-le avec les onguents rituels, autrement dit en l’entourant de ton culte et de ton adoration.

Et si tu es pareil à une des Marie, laisse couler le matin tes larmes. Fais que tu sois la première à voir la pierre roulée sur le côté, va à la rencontre des anges et de Jésus lui-même. Voilà ce que veut dire participer à la Pâques du Christ, en vivant bien le Carême ».

Voulant continuer cette liste avec des personnes non présentes dans l’évangile, mais qui vivent évangéliquement, je me permets d’ajouter : « Si tu es vierge consacrée, sois comme une des vierges prudentes qui attendaient l’Époux avec abondance d’huile (qui indique la fidélité et la persévérance), pour que la lampe d’amour ne s’éteigne pas ». La vierge qui se consacre au Rédempteur se met définitivement sur un chemin de conversion, c’est-à-dire en condition d’union constante avec le Christ Époux. Avec la consécration, l’appartenance au Christ, qui avait commencé avec le baptême, prend une physionomie d’absoluité, d’amour indivis, car le cœur de la consacrée est désormais incapable de se satisfaire de n’importe quel autre amour. Le Christ est le vrai trésor, caché, la perle précieuse, et pour l’avoir celui qui l’a trouvée va vendre tout ce qu’il possède ses biens et l’achète (cf. Mt 13, 44- 46). A Dieu qui lui dit : « Ne crains pas, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » (cf. Is 43, 1), la vierge consacrée dit : « Me voici ». Et sa vie devient féconde comme celle de la Vierge Marie, Mère du Christ et de l’humanité entière.

Avant la Lecture patristique je propose cette prière pour le Carême

Rendez-moi, Seigneur Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, sérieux sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de votre crainte sans désespoir, véridique sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l’édifiant de parole et d’exemple sans simulation.

(Saint Thomas d’Aquin)

Lecture Patristique

Saint Grégoire de Nazianze (329 – 389)

Discours 40, 10, PG 36, 370-371

Le baptisé, tenté comme le Christ

Si le persécuteur et le tentateur de la lumière vient t’assaillir après le baptême, – et certes il le fera, car il a bien assailli le Verbe, mon Dieu, dissimulé sous le voile de la chair, cette lumière cachée par son humanité visible, – tu as de quoi le vaincre ! Ne redoute pas le combat. Oppose-lui l’eau du baptême, oppose-lui cet esprit en qui s’éteignent les traits enflammés du Mauvais.

Si celui-ci te montre la pauvreté, – car il n’a pas hésité à la montrer au Christ lui-même – et si, te montrant la faim qui te menace, il te demande que les pierres deviennent du pain, dépiste ses intentions. Enseigne-lui ce qu’il ignore, oppose-lui cette Parole de vie qui est le Pain envoyé du ciel pour donner la vie au monde.

S’il t’attaque par les pièges de la vaine gloire – comme il l’a fait pour lui, en l’élevant sur le pinacle du Temple et en lui disant : Jette-toi en bas (Mt 4,6) pour donner une preuve de sa divinité -, ne te laisse pas abaisser par l’élévation de l’esprit. Car si cette épreuve le met en échec, il ne s’arrêtera pas pour autant. Il est insatiable, il attaque sur tous les fronts. Il flatte, avec une apparence de bénignité, mais il finit par le mal. C’est là sa stratégie. En outre, cet usurpateur est versé dans les Écritures. D’où ce refrain : Il est écrit, dit-il, au sujet du pain ; il est écrit au sujet des anges. Car il est écrit, dit-il, qu’il a donné pour toi des ordres à ses anges, ils te porteront sur leurs mains (Mt 4,6). O sophiste du mal ! Comment as-tu supprimé ce qui suit ? Car cela, je le comprends parfaitement, même si tu l’as caché : que je marcherai sur l’aspic et le basilic, qui te représentent ; que je foulerai aux pieds serpents et scorpions, car je serai entouré et protégé par la Trinité.

S’il t’attaque par la cupidité en te montrant en un moment, d’un seul coup d’œil, tous les royaumes comme s’ils lui appartenaient, en exigeant que tu l’adores, méprise-le comme le pauvre qu’il est. Dis-lui, encouragé par le sceau du baptême : « Moi aussi, je suis une image de Dieu, mais je n’ai pas, comme toi, été précipité de ma gloire céleste à cause de mon orgueil. J’ai revêtu le Christ. Par le baptême, le Christ m’appartient. C’est à toi de m’adorer. »

A ces paroles, crois-moi, il s’en ira, vaincu et humilié par ceux que le Christ a illuminés, comme il l’a été par le Christ, lumière primordiale.

Tels sont les bienfaits qu’apporté le bain du baptême à ceux qui reconnaissent sa force ; voilà le festin qu’il propose à ceux qui souffrent d’une faim méritoire.”

[1] Le Dimanche in Albis  (sous-entendu deponendis, appelé Dimanche in Albis Depositis dans le rite ambrosien, littéralement: « le dimanche où les vêtements blancs sont déposés ») est lié au rite du baptême: les nouveaux baptisés reçoivent et portent un vêtement blanc, signe de la vie divine qu’ils viennent de recevoir; les adultes baptisés pendant la Vigile pascale, le portent ensuite pendant toute la semaine de l’Octave de Pâques, jusqu’au dimanche suivant, qui est donc le dimanche où sont déposés les vêtements blancs.

[2] Ce dimanche a été proclamé fête de la divine miséricorde par le pape Saint Jean Paul II en 2000. Le culte de la divine miséricorde est lié à sainte  Faustina Kowalska, la mystique polonaise canonisée pendant l’Année sainte de l’An 2000, pour qui Jean Paul II avait une grande dévotion, comme en témoigne son encyclique Dives in Misericordia, écrite en 1980 et consacrée donc à la Divine Miséricorde.

Source:https://fr.zenit.org/2023/02/24/careme-chemin-avec-le-christ-par-mgr-francesco-follo/

„Si tu es Fils de Dieu…”

 Le Fils, Dieu sans preuve
Carême dans la villeAvec les dominicains de Toulouse

« Si tu es Fils de Dieu… si tu es Fils de Dieu… »

Évangile selon saint Luc, ch. 4, v. 3 et 9 
frère Sylvain Detoc

frère Sylvain Detoc

Couvent de Toulouse

Tactique du diable

Quel menteur ! Depuis le début, cette langue de vipère n’arrête pas de me tromper. Sur moi. Sur toi. Sur Dieu. « Le père du mensonge », comme l’appelle Jésus. Sans cesse, il inocule dans mes veines le venin du soupçon. Dès lors, impossible de faire confiance à qui que ce soit. Ma vie intérieure, c’est la tétanie ! Pas plus tard que cette semaine, le tentateur m’a encore bien eu. « Malheureux, me dit-il, ta relation avec Dieu, c’est un champ de bataille. Crois-tu être parvenu au bout du combat, qu’une autre lutte s’engage, et ainsi de suite… » Je réponds, un peu crânement : « Qu’à cela ne tienne ! Je monterai au front. Mes appétits de jouissance, de domination, de richesse, je finirai bien par les dompter. »

La suite, je la connais. Une fois que l’effet « début de carême » se sera dissipé, j’ouvrirai les yeux. Mon champ de bataille ressemblera alors à un champ de ruines. Comme des boîtes tupperwares vidées l’une après l’autre, mes réserves de courage s’épuisent dans la lutte contre les tentations. Comment ne pas désespérer ? Maligne, la tactique du diable ! 

Mais cette érosion de mon espérance pourrait bien me rendre un grand service. C’est peut-être même ce qui me sauvera de Pharaon et des oignons d’Égypte. Désillusion après désillusion, la traversée du désert m’amène à la roche nue. Là, je n’ai plus que ce point d’appui, ce socle inébranlable que je devine, à tâtons, au fond de mon être : « Tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »*

C’est cette certitude du cœur que le diable voudrait bien faire voler en éclats. « Si tu es Fils de Dieu… si tu es Fils de Dieu… », assène-t-il à Jésus, comme pour l’amener à douter de l’amour dont il est aimé par le Père. 
Même méthode avec toi. Faire vaciller la confiance que tu as mise en cette Parole de Dieu : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. »** À la fin du carême, tu auras peut-être perdu des batailles ; tant que tu croiras à cet amour inconditionnel, tu n’auras pas perdu la guerre. La voilà, notre espérance ; celle que nous sommes chargés d’aller dire aujourd’hui. 


* Lc 3, 22.
** Is 43, 4.

PRINCIPALELE ARME ALE LUPTEI IN DUH

Blog de albina

Alt fragment despre „razboiul nevazut”, adica în Duh,

dintr-o învatatura a lui Dom Bernard Ducruet, ordo sancti Benedicti

„Ni s-a dat tot ce ne trebuia pentru ca, strâns uniţi cu Hristos, să ne regăsim încrederea filială în Dumnezeu, şi să ne căutam tot mai mult împlinirea, pacea şi bucuria în El. Vom vorbi mai departe despre cinci arme, cinci mijloace de care s-au folosit marile familii spirituale ; fiecare dintre acestea a avut o preferinţă, desigur fără a le neglija pe celelalte.

Rugăciunea

Primul mjloc, prima armă, este rugăciunea. Atunci când Iisus ne învaţă să spunem “Tatăl nostru”, ne învaţă totodată să ne punem centrul de greutate altundeva decât în noi, recunoscând lui Dumnezeu sfinţenia, slava şi puterea pe care am avea tendinţa să le căutăm prin noi înşine. Ne învaţă astfel cât este de tare încrederea celui care se mulţumeşte să primească în fiecari zi strictul necesar, şi ne…

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„Le Combat spirituel”, lupta întru Duh

GREUTĂŢILE  LUPTEI ÎN DUH

explicate de + Dom Bernard Ducruet, OSB

1. Context

Prima greutate pe calea războiului nevăzut al Duhului este mediul din care provenim. O mândrie de clasă, o patimă a banului, sau vanitatea burgheză, ne pot veni din familie. Prin mimetism, mediul ne creează un “supra-eu”, un eu ideal, care se adaugă egocentrismului pe care-l aveam deja, sau pe care avem tendinţa exagerată de a-l cultiva.

De asemenea, mai purtăm pecetea pusă asupra noastră de o întreagă cultură, naţională, tribală, continentală, strămoşească, care ne face să ne percepem propriul eu într-un fel anume, acesta fiind exaltat, stimulat, ori, dimpotrivă, încărcat de complexe. Există de pildă un complex de superioritate occidental, o vanitate a francezilor, greu de suportat de cineva provenind dintr-un alt orizont.

Însăşi obştea monahicească în care trăim ne poate agrava o tendinţă moştenită ori alta : aplecarea către putere, către bunuri materiale, sau tendinţa de a te crede mai bun decât alţii.

Este bine să fim conştienţi de influenţa mediului social asupra noastră, şi să ne ferim de proiectarea asupra altora a propriile noastre înclinări.

În ţările occidentale, o antropologie avându-si centrul de greutate în om întăreşte preocuparea pentru “eu”. Omul este conceput independent de Dumnezeu, şi viziunea aceasta poate fi radicală, atunci când gânditorii sunt atei, ori poate fi mai subtil centrată pe credinţa într-un om total, care şi-ar ajunge sieşi, trăind independent. Atari concepţii le proclamă “ne-ştiinţifice” pe toate celelalte.

De fapt, în ambele cazuri, este pierdută din vedere realitatea relaţiei întemeietoare a omului cu Dumnezeu : ne aflăm cât se poate de departe de “omul-creat-pentru-Dumnezeu” aflat în miezul gândirii Părinţilor, în special a celei a sfântului Augustin :

“Ne-ai făcut pentru Tine, Doamne, şi inima noastră nu-si află odihna până ce nu Te-a aflat”.

Gândirea occidentală modernă, care prin eficacitatea ei a ajuns să stăpânească lumea,  întăreşte, cu ispitele sale, imaginea unui “eu” care, din orgoliu, se doreşte autonom.

Potrivit influenţei acestei gândiri, mai trebuie vorbit şi de participarea unor oameni la anumite asociaţii care se dedau unor practici extrem-orientale prost digerate, vrăjitoriei, consumării drogurilor, alcoolului, depravării sexuale. Unele secte întăresc dorinţa omului de a trăi pe cont propriu, făcând mereu pe plac unui “eu” iubitor de plăceri, dominator, auto-exaltat.

Influenţelor exterioare li se adaugă traumatismele afective, diversele patologii ale eului. În anumite cazuri, acestea ne pot slăbi vigilenţa, şi pot împiedica o revenire a dorinţei către Dumnezeu. Înrădăcinează în personalitate comportamente evazioniste, violente, duc la căutarea unor compensaţii artificiale şi la închidere în sine, oprind omul să ia atitudinea oblativă, de ofrandă, singura în stare să pună eul în slujba Voii lui Dumnezeu şi a Dragostei Lui.

Condiţiile în care am trăit în pruncie, evenimentele din alte momente ale vieţii pot acţiona violent asupra vieţii noastre afective; toate traumatismele suferite în acest domeniu duc la o sensibilitate maladivă, la fragilitate nervoasă, şi ne fac incapabili de acea atenţie vigilentă care, după cum vom vedea, este condiţia însăşi a reorientării dorinţei omului către Dumnezeu.

2. Inerţie şi har

Considerând, în linii generale, condiţiile care îngreunează lupta interioară a credinciosului, putem fi ispitiţi să credem că bătălia e dinainte pierdută şi că libertatea atât de esenţială în lupta pe care o avem de dus este o simplă iluzie. Se poate spune, supralicitând pe aceeaşi linie, că ne-am născut fără să ni se ceară părerea, că nu ne-am ales singuri nici părinţii, nici ţara, nici epoca, nici sexul, nici religia, şi aşa mai departe. Potrivit unei asemenea concepţii, suntem “prefabricaţi”, programaţi, atât în faptura noastră fizică cât şi în cea morală, psihică, afectivă. Suntem prizonieri ai biologiei, ca şi ai mediului social.

Nu aceasta este credinţa creştină, iar experienţa noastră contrazice o atare concepţie. Ca oameni, o ştim bine, suntem în stare să refuzăm orice element alienant, şi să lăsăm harul dumnezeiesc să ne recreeze, pornind de la un “eu’” mult mai adânc decât “eul” biologic şi decât cel social. În adâncurile ei, inima omului este locaş al unei Iubiri, şi acest lucru trece dincolo de condiţionarile biologice şi sociale. Există în noi un “eu” mai adânc decât partea sensibilă, conştientă, a fiinţei noastre. Iar omul care se ştie, care se simte iubit de Ziditorul său poate trece dincolo de tot ce reprezintă în viaţa sa “inerţia” : tot ce atârnă greu, fie el de ordin fizic, ori social. Un om care ştie că este iubit de Dumnezeu trece altfel prin încercările de orice natură, ispite, confruntarea cu răutatea lumii, boala, propriul său păcat, şi iese biruitor.

Nici măcar diavolul nu poate lua omului libertatea sa fundamentală, căci omul rămâne liber să răspundă ori nu harului dumnezeiesc, care îl cheamă neîncetat să se ridice şi să-şi întoarcă inima către Tatăl.

3. Vrăjmaşul

Egoismul despre care vorbeam nu are nimic comun cu iubirea de sine autentică, cea a omului care îşi află împlinirea legând o relaţie personală cu cei din jur şi dăruindu-se lor. Egoismul dus la extrem nu se explică însă numai prin cele trei spărturi ale firii omeneşti cu obârşia în păcatul strămoşesc,  ci şi prin lucrarea Ispititorului.

Vrăjmaşul se slujeşte de toate resursele culturii ambiante, de toate evenimentele trăite şi de persoanele întâlnite, spre a lărgi spărturile de care vorbeam, şi a face încă şi mai abruptă panta care duce la autodistrugerea persoanei. Madeleine Delbrêl nu se sfieşte să scrie următoarele cuvinte, în cărticica ei despre indivizibila dragoste :

“Duhul răului nu e o simplă idee ; trebuie să luăm în serios ceea ce ne spune Domnul Iisus despre el ; acesta este realismul Evangheliilor. Duhul răului este un “ispititor”, nu o ispită, este “stăpânitorul acestei lumi”.

În Biblie, i se dau vreo sută de nume, însă cel mai adesea este numit “înşelătorul”, “cel care învrăjbeşte”, diavolul, vrăjmaşul. Cel mai des este pomenit în Evanghelie, căci prezenţa lui Hristos îl obligă să se demaşte. El este cineva, este o făptură inteligentă, dar nu este propriu-zis o persoană, ci, aşa cum ne arată cardinalul Ratzinger, “anti-persoană”, “ne-persoană”. Ce urmăreşte, este dezintegregarea persoanei noastre ; nu se află în el nimic care să ţină de dragoste şi de unitate.

Seduce, căci este frumos, însă lucrarea lui constă în a acuza, a trezi bănuiala, a distruge. Cu luciditate, sfarmă, dezlocuieşte, este exact contrariul luminii Spiritului, care limpezeşte şi aduce căldură. Îi ispiteşte, îi loveşte cu predilecţie pe sfinţi, şi uneori reuşeşte să pună stăpânire pe om. Inşeală, tulbură, învrăjbeşte, îl desparte pe om şi de Dumnezeu şi de semeni. Întreţine în cugetul omului supărarea care îi divide forul interior. Este “părintele minciunii”, şi “ mister al nedreptăţii”, rău absolut.

Principala sa strădanie este să ne facă să ne pierdem încrederea în Dumnezeu, întreţinându-ne bănuiala că Domnul ar fi gelos pe libertatea noastră, pe capacitatea noastră de a iubi. Teama adâncă, fundamentală, de un Dumnezeu închipuit ca fiind crud, Înşelătorul  o amestecă cu toate celelalte temeri ascunse în adâncurile subconştientului. Iată de ce, după ce a săvârşit păcatul, Adam Îi răspunde lui Dumnezeu :

M-am temut, căci sunt gol, şi atunci m-am ascuns. (Facerea 3,10)

Şi în noi, în fiecare, teama izvorâtă din limitele fiinţei, din tot ce ne face slabi, neputincioşi, din toate sărăciile noastre, ascunde o frică cu mult mai gravă, aceea în faţa unui Dumnezeu conceput ca gelos şi răzbunător : o imagine care este lucrarea vrăjmaşului. De asemenea, frica de diavol, când el este văzut pretutindeni, este de fapt o ispită paralizantă, care ne împiedică să-L cunoastem pe adevăratul Dumnezeu, şi să avem încredere în El.

Dar duşmanul, stăpânitor al lumii acesteia, este departe de a lucra numai în inimi. Stăpâneşte pe deasupra şi istoria, aşa cum o arată tot Madeleine Delbrêl :

“Spirit inteligent, se insinuează în toate treburile omeneşti, amestecându-şi atât de subtil aliajele, încât face ca dragostea să coexiste cu ura, mândria cu abnegaţia, omorul cu sacrificiul de sine. Se căzneşte să proiecteze asupra fiecărei vremi, a oricărei epoci şi civilizaţii propriul său film.”

Şi totuşi, lucrarea lui este demascată, şi anume, cel mai bine, în locurile pustii, ca şi în obştile de credincioşi cele mai fervente. Zidul mânăstirii, care îl desparte pe monah de cultura ambiantă (adică de “lumea” în care diavolul se ascunde cel mai bine), voturile monastice, care închid spărturile fiinţei şi o reorientează, precum şi organizarea obştii pornind de la principiul călăuzitor al dragostei, toate acestea îl silesc pe diavol să lucreze în chip ceva mai vizibil.

Într-un climat în care precumpăneşte dragostea, mai lesne îl vezi lucrând pe diavol, şi anume în tot ce ţine de minciună, frică, slăbire a zelului (acedie), gelozie, bănuială, acuzaţii, orbire, critici şoptite prin colţuri… ca şi de tot ce vine din avariţie, ranchiună, agitaţie febrilă, etc. Cu atât mai mult se trădează diavolul atunci când se dă frâu liber orgoliului, vanităţii, lăcomiei.

În vreme ce în lume nu este foarte uşor de văzut cum acţionează duhul răului, într-atât sunt de răspândite stările neplăcute, şi tot felul de situaţii părând a se dizolva într-un rău universal. De altfel, ca să lupţi cu acest duh, nu prea ştii de la care capăt s-o iei. Într-o obşte călugărească, sau într-o inimă dăruită rugăciunii, cea mai slabă şoaptă a Ispititorului, îndreptată împotriva Duhului dragostei, este uşor de identificat, de numit, de combătut.

Vechii monahi trăitori în pustie explicau aceasta printr-o imagine : într-o cetate, este îndeajuns să stea de pază pe ziduri, cu braţele încrucişate, un singur diavol, în vreme ce acoliţii lui lucrează pentru el, în toate locurile în care bântuie viciul ori nedreptatea, şi unde cazi în păcat foarte lesne, urmându-ţi panta naturală, egoismul prezent în oricare om. În vreme ce, într-o mânăstire, o sută de diavoli se dau de ceasul morţii, încercând să-i ispitească pe monahi.

În biografia sfântului Benedict alcătuită de Sfântul Grigore cel Mare acesta afirmă că nu îi este dat oricui să deosebească duhurile. Benedict avea acest dar, însă Maur, ucenicul lui, nu a putut vedea lucrarea ispititorului decât după multe zile de post ; iar superiorul mânăstirii, Pompeianus, nu pricepea defel pricina pentru care bietul monah fugea mereu la ceasul rugăciunii.

Să fie oare sfântul Benedict numai un bun psiholog ? Psihologul este cel care observa faliile caracterului. Un bun duhovnic discerne în schimb suflul ispititorului. Pentru a vindeca persoana, cei doi trebuie să lucreze împreună.

Să ne amintim, în concluzie, că diavolii rămân supuşi suveranităţii lui Dumnezeu. Cartea lui Iov ne arată că Dumnezeu se foloseşte de “slujirea” lor. În definitiv, diavolul se luptă mereu cu sine însuşi, căci aleşii care au înfruntat ispitele ies din încercare întăriţi de Dumnezeu.

Dar să nu uităm că, dacă Dumnezeu îngăduie existenţa diavolului, acesta este liber să aleagă pe cine va ispiti şi cum, aşa încât acţiunea lui perfidă în lume şi în istorie rămâne imprevizibilă, putând cunoaşte felurite desfăşurări care ne ţin în suspens până la sfârşitul vremurilor, aşa cum o arată Cartea Apocalipsei.

Ceea ce explică faptul că ascensiunea lentă a omenirii către noosfera descrisă de Teilhard de Chardin în Mediul Divin e greu de perceput în evenimentele istoriei, care manifestă mai degrabă, foarte adesea, un regres.

Adesea, ispita, cu luptele pe care le iscă, ne conduce către o întărire a credinţei, şi o mai mare încredere în Dumnezeu, către care urcă rugăciunile noastre aprinse. Ştim cu toate acestea, aşa cum ne-o spune sfântul apostol Pavel, că Dumnezeu nu îngăduie niciodată să fim ispitiţi dincolo de puterile noastre. În rugăciune, Îi cerem fierbinte să lege Vrăjmaşul de Crucea lui Iisus, al Cărui singur Nume îngrozeşte iadul.

Mercredi des Cendres. Catéchèse

MT 28

18 Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.

19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Foamea cu o sută de guri — JURNAℓ SCOȚIAN

Câteva idei din evanghelia de duminica aceasta (Matei 25,31-46), care n-ar trebui să aibă nevoie de prea multă interpretare, ci de puțin curaj pentru a fi dezvoltate: – „și se vor aduna înaintea Lui toate neamurile” (v. 32): așa e în Biblia sinodală, exasperant de aproximativă, dar literal e „vor fi adunate toate neamurile” (synachthēsontai). […]

Foamea cu o sută de guri — JURNAℓ SCOȚIAN

Fragment esential

Despre diferența dintre milă și pomană

Mi se pare derizorie existența unor liste de catehism care sumarizează exact „cele șapte fapte ale milosteniei”, ca și cum mila ar fi un program pe puncte, și nu cum ar trebui: o stare neodihnită a celui aflat mereu în căutarea celuilalt. Toate le suferă, toate le crede, toate le rabdă, – inclusiv neputințele, lipsurile și contrarietățile celuilalt.

Milostenia de catehism nu recomandă să dăm de pomană unui leneș, dar mila trebuie să-l poarte și pe nefericitul acela. Milostenia nu ține partea bețivilor, dar mila îl primește într-un colțișor de rai până și pe bețivul de Marmeladov, îi face loc la urma tuturor, după ce vor fi isprăvit de intrat toți sfinții și toți înțelepții, doar pentru că „niciodată nu s-a crezut vrednic să fie primit”.

Mi-a intrat odată în biserica de la Edinburgh un om abia ieșit din pușcărie. Mi-a spus că vinde fier vechi și trăiește pe unde apucă, apoi mi-a cerut un ban de pomană. Trăsnea a băutură și a viață mizerabilă. Ce faci cu banii?, l-am întrebat. Vreau să-mi iau o sticlă de vin, m-a privit el drept în ochi. I-am dat zece lire și l-am sfătuit să-și ia o sticlă de vin bun, să nu mai bage în el toate porcăriile. A plecat clătinându-se de bucurie, iar de duminica următoare a fost nelipsit de la slujbe. După vreun an, avea un serviciu stabil și se mutase într-o casă decentă. Din primul lui salariu mi-a adus un dar, pe care, ca să nu mă deranjeze, mi l-a lăsat la fetele de la lumânări: o sticlă de vin bun.

Desigur, lucrurile ar fi putut sta altfel, iar omul acela să nu se mai întoarcă niciodată, nici în biserică, nici la o viață mai bună. Dar mila și iubirea sunt stări de har care nu așteaptă promisiuni și nici recunoștință. Ele se revarsă, ca soarele lui Dumnezeu, „și peste cei buni, și peste cei răi”. Să nu aveți așteptări de la nimeni, pentru faptele voastre bune! „Fericit vei fi că nu pot să-ţi răsplătească. Căci ţi se va răsplăti la învierea drepţilor” (Luca 14,14).

Milostenia (pomana) este o faptă, mila creștină este o credință. Milostenia este condescendență, mila este „să iubești pe aproapele ca pe tine însuți”. Milostenia are, inevitabil, conștiința superiorității, mila are doar conștiința dragostei de frate. Milostenia este pomană, mila creștină este pomenire.

Milostenia nu este doar a celor credincioși. Ea poate fi, în aceeași măsură, a ateilor sau a politicilor sociale. Milostenia are un scop bine determinat, poate fi și un calcul economic, pe când mila creștină este o stare de grație și nu are nevoie de un scop anume. Faptele milosteniei pe care le enumeră Matei 25, 31-46, dincolo de urgența lor socială, nu sunt „pomeni” circumstanțiale, ci fapte ale unei iubiri lucrătoare care trebuie să se reverse permanent asupra tuturor.

Toți avem nevoie de milă, suntem cu toții flămânzi de iubire și însetați de sens, bolnavi de neputințe, străini și ca într-o închisoare în scurta noastră trecere prin lume, dar mai ales cumplit de însingurați și tânjind să ne țină de mână o iubire „ca moartea de tare” (Cântarea Cântărilor 8, 6).

Milostenia este calculată, mila este o risipă de iubire. Mila este neodihnită, nu are nici Lege, nici canoane, nici neam, nici calcule. Milostenia va înceta la sfârșitul lumii, dar mila va rămâne în veac, pentru că „în veac este mila Lui” (Psalmul 135, după Septuaginta, unde aceste cuvinte se repetă de douăzeci și opt de ori). Iadul ar trebui să se cutremure de mila aceasta înmulțită în veac de 28 de ori și să nu-și mai închipuie lucruri mărețe despre el! „Ține-ți mintea în iad”, așa e, Sfinte Siluane, dar râde-i în nas! Veșnicia lui nu va putea concura cu mila veșnică a Părintelui îndurărilor.

Comentariul meu: Ce bine, ce frumos spus!

Crima și îndreptățirea ei. O parabolă pentru toți cei care se cred drepți

JURNAℓ SCOȚIAN

Cele mai multe crime nu au ca mobil nici puterea, nici bogăția, așa cum ne-am aștepta, ci convingerea criminalului în dreptatea sa. Asta avem, în ultimă instanță, și în războaie, și în atentatele teroriste, și în genociduri, și într-un criminal de rând, cel mai adesea.

Dostoievski l-a pus pe Raskolnikov s-o ucidă pe bătrâna cămătăreasă nu atât ca s-o jefuiască, ci „în numele dreptății”, mărturisește studentul, ca să răzbune simbolic toate suferințele semenilor. Și indiferent că e vorba de uciderea unei cămătărese, sau de masacrarea unui popor, orice Raskolnikov care nu se va pocăi, chiar dacă-și va regreta crima înaintea judecătorilor, nu va renunța până la sfârșit la îndreptățirea sa, pentru că altfel n-ar putea trăi cu conștiința crimei. Infernul e plin nu de păcătoși, ci de cei care se îndreptățesc toată viața în păcatele lor.

Din experiență știu că oamenii și-ar recunoaște de o mie de ori mai…

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En RDC, l’appel renouvelé de Jean Paul II à la paix, au pardon et à l’unité — Aleteia

En se rendant en République démocratique du Congo du 31 janvier au 3 février 2023, le pape François marchera sur les pas de son prédécesseur Jean Paul II, venu à deux reprises, en mai 1980 et en août 1985, dans ce vaste pays qui s’appelait alors le Zaïre. 31 de cuvinte mai mult

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