„Se rendre attentif à Celui qui est déjà là!”

Chaque jour de l’Avent, Aleteia réserve à ses lecteurs une jolie surprise. Une prière, un conte, un chant et plein d’autres pépites pour égayer votre journée et vous accompagner joyeusement sur le chemin de Noël.

Aujourd’hui, laissez-vous guider par un conseil très simple de sainte Thérèse d’Avila pour illuminer votre quotidien chaque jour de l’Avent. Dans le Chemin de perfection, la mystique espagnole du XVIe explique que la chose la plus importante à faire pendant le temps d’attente de Noël, c’est de tourner son cœur vers la présence de Dieu qui est déjà en nous. Cette Présence est mystérieusement déjà là ! Ici et maintenant :

Se rendre attentif à Celui qui est déjà là !

« Si on parle, tâcher de se rappeler qu’il y a en nous-même quelqu’un à qui parler ; si on écoute, se rappeler qu’on doit écouter Celui qui nous parle de plus près. Enfin, songer que nous pouvons, si nous le voulons, ne jamais nous éloigner d’une si bonne compagnie et regretter de laisser parfois longtemps seul notre Père, qui a besoin de nous ; si possible, souvent dans la journée ; sinon, quelquefois. Quand cette habitude sera prise, vous y gagnerez tôt ou tard. Lorsque le Seigneur vous l’aura accordée, vous ne voudrez l’échanger contre aucun trésor. » (Chemin de perfection).

Veiller dans l’attente de Celui qui vient, c’est se rendre attentif à la présence de Celui qui est déjà là ! Une vérité qu’il est facile d’ignorer, comme c’était le cas de sainte Thérèse :

« Cela fut obscur pour moi pendant un certain temps. Je comprenais bien que j’avais une âme, mais ce que méritait cette âme, qui l’habitait, je ne le comprenais point ; mes yeux, pour ne pas voir, étaient sans doute bouchés par les vanités de la vie. Il m’est avis que si j’avais compris, comme je le fais aujourd’hui, qu’en ce tout petit palais qu’est mon âme habite un si grand Roi, je ne l’aurais pas laissé seul si souvent, je me serais tenue de temps en temps auprès de Lui, et j’aurais fait le nécessaire pour que le palais soit moins sale » (Chemin de perfection).

Mais concrètement, comment se tourner régulièrement vers cette présence intérieure de Dieu ? Un des moyens très simples, suggéré par le frère carme Anthony-Joseph Pinelli est de choisir un verset de l’Écriture, de préférence un verset en « tu », à adresser à Dieu tout au long de la journée (dès qu’on a précisément 5 secondes) un verset de psaume :

« Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105) ;
« Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! » (Ps 26, 7) ;
« Tu es mon Dieu ! je n’ai pas d’autre bonheur que toi » (Ps 15, 2).

Pour aller plus loin, suivez la retraite en ligne de l’Avent avec les saints du Carmel.

Homélie pour la solennité de Jésus Christ et Roi de l’Univers — Blogue du Moine ruminant

Nous fêtons aujourd’hui la solennité du Christ-Roi, une fête qui vient clore l’année liturgique où, pour la seule fois de l’année, nous célébrons l’identité même de Jésus en tant que Messie et Roi de l’Univers. Les trois années liturgiques soulignent toutes cette fête, mais avec un évangile différent : soit en évoquant l’entrée de Jésus […]

Homélie pour la solennité de Jésus Christ et Roi de l’Univers — Blogue du Moine ruminant

Méditation de l’évangile du dimanche 13 novembre

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21, 5-19.

La splendeu du Temple

On voit dans l’Évangile Jésus discuter amicalement avec ses apôtres :

„Comme Il sortit du Temple, un de ses disciples lui dit : Maître, vois quelles pierres et quelles constructions !

Et Jésus lui dit : Tu vois ces grandes constructions ?…Il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée”

Devant la splendeur du Temple, Jésus met en garde ses apôtres : l’essentiel ne réside pas là. C’est déjà ce qu’Il affirmait à la Samaritaine :

„Femme, lui dit Jésus, crois-moi : l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père…Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut doit venir des juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. Aussi bien, ce sont ceux-là que le Père cherche pour adorateurs : Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent adorer en esprit et vérité”

Il ne voit pas l’avenir du monde, dans la perspective d’un Israël terrestre, mais d’un Israël spirituel.

„Et ils l’interrogèrent, disant : Maître, quand donc sera cela, et quel sera le signe lorsque cela devra arriver ? Or, Il leur dit : prenez garde d’être induits en erreur. Car plusieurs viendront sous mon nom, en disant : c’est moi, et le temps est proche. Ne vous mettez pas à leur suite”

Si nombreux sont ceux qui, au cours des siècles, se donnent comme le Salut. Tant de doctrines philosophiques, religieuses, politiques, tant d’idéologies ! Mille ans de paix ! Nous l’avons entendu proclamer durant la guerre la plus meurtrière de l’histoire…Il nous est difficile de croire à ces prophètes

„Ne vous mettez pas à leur suite”

Jésus se donne ici comme l’unique Sauveur. Il est la pierre angulaire sur laquelle il faut construire notre vie. Il y a ici beaucoup plus que le Temple et que les magnifiques pierres de ses fondations.

Père Gabriel

pere-David

Sainte Hildegarde de Bingen (+1179)

Fêtée le 17 septembre

 

Hildegarde était d’une famille noble germanique. Très jeune, on la confie au couvent de Disbodenberg, un monastère double, sur les bords du Rhin, où moines et moniales chantent la louange divine en des bâtiments mitoyens. Devenue abbesse, elle s’en va fonder une autre communauté à Bingen, puis une à Eibingen. Elle voyage, va où on l’appelle, prêche dans les cathédrales et les couvents, correspond avec toutes les têtes couronnées, les pontifes de son temps, saint Bernard et bien d’autres. Elle plaide pour une réforme radicale de l’Eglise. Depuis sa petite enfance, elle est favorisée de visions exceptionnelles. Par obéissance, elle les couchera sur le papier. Ses récits apocalyptiques (au sens littéral de dévoilement des fins dernières) donnent de l’univers une vision étonnante de modernité où la science actuelle peut se reconnaître (création continue, énergie cachée dans la matière, magnétisme) mais qui peut aussi apaiser la soif actuelle de nos contemporains tentés par le « Nouvel Age » : « Le monde ne reste jamais dans un seul état », écrit-elle. L’essentiel de sa pensée réside dans le combat entre le Christ et le prince de ce monde, au coeur d’un cosmos conçu comme une symphonie invisible. Dante lui emprunta sa vision de la Trinité.

Cette multitude des anges a une raison d’être qui est liée à Dieu plus qu’à l’homme et elle n’apparaît aux hommes que rarement. Certains anges, cependant, qui sont au service des hommes, se révèlent par des signes, quand il plaît à Dieu.(Sainte Hildegarde – Le livre des œuvres divines)

„Merci, Seigneur, de m’avoir créée” (Claire d’Assise)

Par Joseph Suenens

Il est essentiel que nous sachions remercier Dieu. De quoi ? Mais tout d’abord d’être Dieu ; c’est la grande prière de reconnaissance à son égard. Merci, Seigneur, dit le Gloria de la messe, pour votre immense gloire. Remercier Dieu d’être Dieu, dans la communion à sa joie propre. Charles de Foucauld exprimait sa gratitude en disant à Dieu, au milieu de ses peines et de ses croix personnelles, ce mot qui est un élan d’adoration très pure et une mise en place de toutes choses : « Mon Dieu, votre bonheur me suffit. » Ce merci-là, c’est la charité théologale en toute logique.

Il faut remercier Dieu aussi pour tout ce que nous lui devons. Il y a là un motif permanent d’allégresse et de reconnaissance. On n’en finirait pas d’énumérer ses bienfaits. Qu’il nous suffise de dire qu’il nous faut remercier Dieu d’être notre Père, car nous avons la joie d’être en toute vérité ses enfants : nous sommes des naturalisés divins, des fils d’adoption.

Et remercier Dieu d’être notre Frère, d’être devenu l’un d’entre nous pour que, en lui et par lui, nous entrions dans la famille divine avec pleins droits et part entière.

Et remercier Dieu d’être sanctifiés par l’Esprit « qui fait les saints et les vivants », qui veut nous faire pénétrer dans la profondeur même de Dieu et nous associer à l’élan de son amour.

Il faut savoir remercier aussi pour chaque objet mis à notre disposition : pour cette maison qui nous abrite, cette table, se lit, ce fauteuil, ces livres, cette lampe qui brûle, ce feu qui réchauffe, ces amis rencontrés au hasard de la vie, et mille et mille autres choses à portée de la main. C’est Dieu qui nous a donné cela à travers les causes secondes. C’est vers lui que doit monter la gratitude comme vers la cause suprême de tous nos biens.

Il est souvent intéressant et éclairant de saisir au vol les dernières paroles prononcées ici-bas par quelque âme d’élite. Parfois elles traduisent toute une vie et ouvrent des horizons sur la spiritualité qui l’anima. Connaissez-vous l’ultime prière de sainte Claire, cette âme fraîche et pure qui fit écho si généreusement à l’Évangile ? Sentant qu’elle allait mourir, elle se tourna vers Dieu dans une ultime prière et on l’entendit murmurer ces mots : « Merci, Seigneur, de m’avoir créée. »

https://www.youtube.com/watch?v=Ewadrjvr3GQ&ab_channel=Gaudete

C’est le suprême merci que la créature doit à son Créateur, c’est le cri d’une âme qui a compris la splendeur de la reconnaissance.

Etre disciple

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14,25-33.

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit :
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui
“Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”
Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris


Commentaire patristique

Philoxène de Mabboug (?-v. 523)
évêque en Syrie
Homélies, n° 9 ; SC 44 (trad. E. Lemoine; Éd. du Cerf 1956; rev.)

Être son disciple

Écoute la voix de Dieu qui te pousse à sortir de toi pour suivre le Christ (…), et tu seras un disciple parfait : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. » Après cela, qu’as-tu à dire ? Que peux-tu répondre ? Toutes tes hésitations et tes questions tombent devant cette seule parole. (…) Et le Christ dit dans un autre endroit : « Celui qui se détache de sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle. (…) Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » (Jn 12,25s).
Il a dit encore à ses disciples : « Levez-vous, partons d’ici ! » (Jn 14,31) Par cette parole, il a montré que ni sa place ni celle de ses disciples n’est ici. Où irions-nous donc, Seigneur ? « Là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26). Si Jésus nous crie : « Levez-vous, partons d’ici ! », qui sera donc assez sot pour consentir à rester avec les cadavres dans leurs tombeaux et à habiter parmi les morts ? Chaque fois donc que le monde veut te retenir, rappelle-toi la parole du Christ : « Levez-vous, partons d’ici ! » (…) Chaque fois que tu veux t’asseoir, t’installer, te complaire à rester là où tu es, rappelle-toi cette voix pressante et dis-toi : « Lève-toi, allons-nous-en d’ici. »
  Car de toute façon, il faudra t’en aller. Mais va-t’en comme Jésus s’en va : va-t’en parce qu’il te l’a dit, non parce que les lois de la nature t’emportent malgré toi. Que tu le veuilles ou non, tu es sur le chemin de ceux qui partent. Pars donc à cause de la parole de ton Maître, et non par la nécessité de la contrainte. « Lève-toi, partons d’ici ! » Cette voix éveille les assoupis : c’est la trompette qui chasse le sommeil de la paresse par sa sonnerie. C’est une force et non une parole : soudain elle revêt celui qui la sent d’une force nouvelle et le pousse d’une chose à une autre en un clin d’œil. (…) « Levez-vous, partons d’ici » : voici que lui aussi s’en va avec toi ; pourquoi t’attardes-tu ? (…) Dieu t’appelle à t’en aller en sa compagnie.

« Rejetez toute division »

De la lettre aux Corinthiens de saint Clément de Rome

Il est écrit : « Attachez-vous aux hommes saints, car ceux qui s’attachent à eux deviennent saints. » Et il est écrit ailleurs : Avec l’homme sans reproche tu seras sans reproche, avec l’ami tu seras un ami, et avec l’homme fourbe tu agiras avec ruse. Attachons-nous donc aux hommes sans reproche et aux justes, car ce sont eux les amis de Dieu. Pourquoi des disputes, des colères, des divisions, des scissions et la guerre parmi vous ? N’avons-nous pas un seul Dieu, un seul Christ, un seul Esprit de grâce répandu sur nous, et une seule vocation dans le Christ? Pourquoi écarteler et déchirer les membres du Christ, pourquoi nous révolter contre notre propre corps, et en arriver à une telle démence : oublier que nous sommes membres les uns des autres ?

Rappelez-vous les paroles de Jésus notre Seigneur. Car il a dit : Malheureux cet homme-là ! Il aurait mieux valu pour lui n’être pas né que d’entraîner au mal un seul de mes élus, il serait meilleur pour lui qu’on lui attache une meule au cou et qu’on l’engloutisse dans la mer que de détourner un seul de mes élus. Vos scissions en ont détourné beaucoup, elles en ont jeté beaucoup dans le découragement, beaucoup dans le doute, et nous tous dans le chagrin. Et votre désaccord se prolonge !

Reprenez la lettre du bienheureux Apôtre Paul. Que vous a-t-il écrit en premier, au commencement de l’évangélisation ? Vraiment, c’est sous l’inspiration de l’Esprit qu’il vous a envoyé une lettre parlant de lui-même, de Céphas et d’Apollos, car à cette époque déjà vous formiez des partis. Mais cette partisanerie était alors pour vous une moindre faute, car vous étiez partisans en vous attachant à des Apôtres autorisés ou à des hommes approuvés par eux.

Faisons donc disparaître cela au plus vite, jetons-nous aux pieds du Maître, supplions-le avec larmes pour qu’il nous prenne en pitié, nous réconcilie et nous rétablisse dans la noble et sainte pratique de l’amour fraternel. La porte de la justice ouverte sur la vie, c’est celle-là, ainsi qu’il est écrit : Ouvrez-moi les portes de la justice ; j’y entrerai pour louer le Seigneur. C’est ici la porte du Seigneur ; les justes y entreront. Beaucoup de portes sont ouvertes, mais la porte de la justice est celle du Christ. Bienheureux tous ceux qui y sont entrés et qui dirigent leur marche dans la sainteté et la justice ; ils accomplissent tout sans connaître de trouble. Quelqu’un est-il fidèle, capable d’exposer la connaissance, assez sage pour discerner les discours, pur dans ses actions ? Il doit être d’autant plus humble qu’il est jugé plus grand, et il doit chercher l’utilité commune de tous, et non son propre intérêt.

Homélie pour le 17e Dimanche (C) — Spiritualité 2000

Ce jour-là, Jésus s’était arrêté pour prier. On s’arrête toujours pour prier. On se pose. On se dépose. On se repose en Dieu. « Jésus était en prière en un certain lieu », précise l’évangéliste.

Homélie pour le 17e Dimanche (C) — Spiritualité 2000

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,1-13.

Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.
Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour.
Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation.»
Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains,
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.”
Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

Julienne de Norwich (1342-après 1416)
recluse anglaise
Révélations de l’amour divin, ch. 41 (trad. Evangelizo.org d’après le texte original)

« Frappez, la porte vous sera ouverte »

Notre Seigneur m’a fait une révélation sur la prière. J’ai vu qu’elle repose sur deux conditions : la rectitude et une confiance ferme. Très souvent, notre confiance n’est pas totale. Nous ne sommes pas sûrs que Dieu nous écoute, car nous pensons que nous en sommes indignes et d’ailleurs nous ne ressentons rien. Nous sommes souvent aussi secs et stériles après notre prière qu’avant. Notre faiblesse vient de ce sentiment de notre sottise, comme je l’ai moi-même éprouvé. Tout cela, notre Seigneur me l’a présenté soudain à l’esprit et m’a dit : « Je suis l’origine de ta supplication. D’abord, c’est moi qui veux te faire ce don, puis je fais en sorte que toi tu le veuilles aussi. Je t’incite à implorer, et tu implores : comment alors serait-il possible que tu n’obtiennes pas ce que tu demandes ? »
Notre bon Seigneur m’a donné ainsi un grand réconfort. (…) Lorsqu’il a dit : « Et tu implores », il m’a montré le grand plaisir que lui cause notre supplication et la récompense infinie qu’il nous accordera en réponse à notre prière. Quand il a déclaré : « Comment serait-il possible que tu n’obtiennes pas ? », il en parle comme d’une impossibilité, car il est complètement impossible que nous ne recevions pas la grâce et la miséricorde lorsque nous les demandons. En effet, tout ce que notre Seigneur nous fait implorer, il l’a ordonné pour nous de toute éternité. Par là, nous pouvons voir que ce n’est pas notre supplication qui est la cause de la bonté qu’il nous témoigne (…) : « J’en suis l’origine »…
La prière est un acte délibéré, vrai et persévérant de notre âme, qui s’unit et s’attache à la volonté de notre Seigneur, par l’opération douce et secrète du Saint-Esprit. Notre Seigneur lui-même reçoit d’abord notre prière, me semble-t-il ; il la prend avec une grande reconnaissance et une grande joie, et il l’emporte en plein ciel et la dépose dans un trésor où elle ne périra jamais. Elle est là devant Dieu et tous ses saints, continuellement reçue, continuellement nous aidant dans nos besoins. Et quand nous entrerons dans la béatitude, elle nous sera rendue, contribuant à notre joie, avec des remerciements infinis et glorieux de la part de Dieu.

„Que je vive ou que je meure, je suis avec Toi”

La prière d’intercession

Par Dietrich Bonhoeffer

Pasteur et théologien luthérien, né en 1906 à Breslau (actuellement Wroclaw en Pologne). Sixième enfant d’une famille de huit, Bonhoeffer fut élevé dans l’esprit du Kulturprotestantismus. Durant sa jeunesse, il reçut une éducation musicale assez poussée et devint un excellent pianiste. En 1912, sa famille s’installa à Berlin, où le père avait obtenu une charge d’enseignant. L’influence de la bourgeoisie cultivée de Berlin marqua le jeune Bonhoeffer profondément. Vers 1924-1925, Bonhoeffer se plongea dans la théologie de Karl Barth, qui le libéra du subjectivisme et de l’idéalisme allemand. En 1927, à l’âge de 21 ans, il passa sa thèse de doctorat dont le sujet était Sanctorum communio: Une recherche dogmatique sur la sociologie de l’Église. En 1932, après avoir envisagé momentanément la carrière universitaire, cet élève d’Adolf von Harnack, consacré entre-temps pasteur, se tourna définitivement vers le pastorat.

L’année suivante, en janvier, Hitler arriva au pouvoir. Dès avril, Bonhoeffer manifesta son opposition aux mesures antisémites du régime nazi en s’engageant dans l’aile «radicale» de l’Église confessante. En 1935, il devint directeur d’un séminaire pastoral à Finkenwalde. Cette période de directorat fut très féconde: Bonhoeffer publia Le prix de la Grâce (1937) et De la vie communautaire (1939), où il affirmait la nécessité de la foi et la responsabilité de l’Église dans le monde. Pendant la guerre, tout en poursuivant son oeuvre de théologien, il travailla pour les services de contre-espionnage allemand en cherchant à établir des contacts entre la résistance allemande et les forces alliées. Après un bref séjour aux États-Unis, il retourna en Allemagne, où il était interdit d’enseignement. Il fut arrêté par la Gestapo en avril 1943 pour avoir participé au mouvement d’opposition à Hitler dirigé par von Stauffenberg. Le 9 avril 1945, Bonhoeffer fut pendu au camp de concentration de Flossenbürg. Ses derniers écrits, des lettres de captivité, ont été rassemblées sous le titre Résistance et soumission.

Une communauté chrétienne vit de l’intercession de ses membres, sinon elle meurt

Quand je prie pour un frère, je ne peux plus en dépit de toutes les misères qu’il peut me faire, le condamner ou le haïr. Si odieux et si insupportable que me soit son visage, il prend au cours de l’intercession l’aspect de frère pour lequel le Christ est mort, l’aspect du pécheur gracié. Quelle découverte apaisante pour le chrétien que l’intercession : il n’existe plus d’antipathie, de tension ou de désaccord personnel dont, pour autant qu’il dépend de nous, nous ne puissions triompher. L’intercession est bain de purification où, chaque jour, le fidèle et la communauté doivent se plonger. Elle peut signifier parfois une lutte très dure avec tel d’entre nos frères, mais une promesse de victoire repose sur elle.

Comment est-ce possible ? C’est que l’intercession n’est rien d’autre que l’acte par lequel nous présentons à Dieu notre frère en cherchant à le voir sous la croix du Christ, comme un homme pauvre et pécheur qui a besoin de sa grâce. Dans cette perspective, tout ce qui me le rend odieux disparaît, je le vois dans toute son indigence, dans toute sa détresse, et sa misère et son péché me pèsent comme s’ils étaient miens, de sorte que je ne puis plus rien faire d’autre que prier : Seigneur agis toi-même sur lui, selon Ta sévérité et Ta bonté. Intercéder signifie mettre notre frère au bénéfice du même droit que nous avons reçu nous-mêmes ; le droit de nous présenter devant le Christ pour avoir part à sa miséricorde.

Par là nous voyons que notre intercession est un service que nous devons chaque jour à Dieu et à nos frères. Refuser à notre prochain notre intercession c’est lui refuser le service chrétien par excellence. Nous voyons aussi que l’intercession est, non pas une chose générale, vague, mais un acte absolument concret. Il s’agit de prier pour telles personnes, telles difficultés et plus l’intercession est précise, et plus aussi elle est féconde.

Au terme de cette journée
Seigneur Dieu, je te rends grâces
d’avoir mené à terme cette journée;
je te rends grâces d’apaiser
mon corps et mon âme.

Ta main était sur moi, elle m’a gardé.
Pardonne mon manque de foi
et tout le mal de cette journée.
Aide-moi à pardonner
à ceux qui m’ont fait du tort.

Fais-moi dormir paisiblement sous ta garde
et préserve-moi des tentations de la nuit.
Je te confie les miens, je te confie cette maison,
je te confie mon corps et mon âme.
Que ton nom soit loué.

O Dieu
J’ai confiance en ta grâce
et remets entièrement ma vie entre tes mains.
Fais de moi ce que bon te semblera
comme étant le meilleur qui puisse m’arriver.
Que je vive ou que je meure
je suis avec Toi
et Toi ô mon Dieu,
Tu es avec moi .
J’attends Ton salut et ton Royaume
Amen.

La prière d’intercession

Dieu et/ou l’argent ?

L’écho de saint Jean Chrysostome à Mt 6,24-34

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent »

Comme un médecin sage qui avertit son malade du bien qu’il récoltera s’il suit ses conseils et du danger qu’il court à les négliger, le Christ nous incite à choisir la douceur de son joug (Mt 11,30) plutôt qu’un dur esclavage, lui témoigner notre amour en méprisant les biens périssables. (…) Le mal que vous causent les richesses, dit-il, n’est pas seulement de vous exposer aux attaques des voleurs et de remplir votre esprit de ténèbres épaisses qui aveuglent. Le grand mal qu’elles font, c’est de nous arracher au service du Christ pour nous rendre esclaves d’un maître insensible et inanimé ; elles rompent le lien qui nous attache à Dieu et donc nous enlèvent le bien qui nous est le plus nécessaire. (…) « Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’Argent. » Tremblons, frères, à la pensée que nous forçons le Christ de nous parler de l’argent comme d’une divinité opposée à Dieu ! (…)
Mais, direz-vous, les patriarches n’ont-ils pas été riches ? Abraham et Job avaient de grands biens : étaient-ils moins vertueux parce qu’ils vivaient dans l’abondance ? Je ne vous parle pas ici ceux qui ont possédé les richesses, mais ceux qui en ont été possédés. Job était riche ; il se servait de l’argent, mais il ne servait pas l’argent. Il en était le maître et non l’esclave. Il s’en servait pour venir en aide aux pauvres (…), considérait ses biens comme un dépôt dont il assurait la gestion, se voyait comme le dispensateur et non comme le propriétaire. (…) C’est pourquoi, quand il les a perdus, il ne les a pas regrettés.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris